L’échelle Saffir-Simpson

Herbert Saffir et Robert Simpson
Crédit image: Wikipedia

L’échelle Saffir-Simpson est une échelle de graduation des phénomènes cycloniques dans l’Océan Atlantique et une partie de l’Océan Pacifique en fonction de plusieurs paramètres:
– vitesse des vents soutenus durant une minute
– élévation du niveau de la mer
– pression atmosphérique au centre
dégâts à la végétation et aux infrastructures

Cette échelle porte le nom de ses deux concepteurs qui ont commencé ensemble à travailler en 1969:
Herbert Saffir, ingénieur en Génie civil
Robert Simpson, directeur à l’époque du National Hurricane Center

Tous deux croisent le fruit de leurs recherches, avec les dommages sur les édifices en fonction du vent pour Mr Saffir, et la hauteur de la surface de la mer et la pression pour Mr Simpson. Durant trois ans, ils travaillent d’arrache-pied et finissent par publier en 1971 cette échelle des ouragans, à cinq niveaux, un peu sur le modèle de la graduation des séismes.

On obtient donc les dénominations des phénomènes cycloniques, en fonction du vent, de la pression atmosphérique, de l’élévation du niveau de la mer et des effets. Lors de la révision en 2009, le NHC a choisi de ne plus prendre en compte la pression et la marée de tempête dans la classification, et désormais cette échelle ne tient compte que de la vitesse du vent, principalement au delà de 120 km/h. Elle porte donc le nom de Echelle des vents d’ouragans Saffir-Simpson

Une nouvelle révision a été opérée en 2012 de manière à éliminer les erreurs d’arrondissement des chiffres, car l’unité de mesure de base de cette échelle est le noeud (kt), qui vaut 1.852 km/h ou 1.1507 miles/h (mph).

L’échelle Saffir-Simpson est applicable dans le bassin Atlantique Nord, dans le Pacifique Est et central.

Elle distingue les trois grands types de phénomènes cycloniques:
– les dépression tropicales
– les tempêtes tropicales
– les ouragans

Les ouragans eux-même par la suite sont divisés en cinq catégories, de 1 à 5, avec la moins forte en 1 et la plus violente en 5.

Attention: le terme cyclone n’a pas le même sens dans l’Océan Atlantique. C’est le terme générique qui regroupe les 3 phénomènes avec une circulation close autour d’un centre, à savoir dépression, tempête et ouragan. Des abus de langage du vocabulaire courant tendent à appeler un ouragan du nom de cyclone, ceci est faux.

La classification des cyclones dans l’Atlantique par Jean-Noel Degrace, directeur de Météo-France Martinique. ©Mediaphore

Voici donc le détail de l’échelle Saffir-Simpson

Dépression tropicale

C’est le stage de formation d’une tempête tropicale ou d’un éventuel ouragan. La classification en dépression tropicale est validée dès qu’il y a une circulation close autour d’un centre au sein d’une perturbation pluvio-orageuse. Les vents sont au maximum 33 kts, soit 62 km/h. La dépression est accompagnée de fortes pluies.

Tempête tropicale:

La dépression tropicale a des vents qui dépassent 62 km/h (minimum 34 kts), mais un maximum de 118 km/h (ou 63 kts). Elle s’intensifie, elle est accompagnée de très fortes pluies, la mer est difficilement praticable. La tempête tropicale reçoit un nom dans l’ordre de la liste communiquée par le NHC. Par exemple, si la dépression n°3 et la n°4 évoluent ensemble sur le bassin, c’est la 1ère qui devient tempête qui porte le 1er nom disponible sur la liste.

A partir de 64 kts ou 119 km/h de vents soutenus durant une minute, on parle d’ouragan

L’échelle Saffir-Simpson imagée. Crédit image: AFP

Catégorie 1– un ouragan minimal

Vents: 64 à 82 kts, 119 à 153 km/hPression minimale au niveau de la mer: plus de 980 mb. Élévation du niveau de la mer: 1 m à 1.70 m

Dommages mineurs aux arbustes, les arbres perdent partiellement leur feuillage, risques mineurs pour les habitations non fixées au sol. Pas de réel danger pour les autres constructions. Parfois, des dégâts pour les panneaux d’affichage. Les routes côtières sont inondées, quelques dommages aux quais, quelques embarcations peuvent être endommagées.
Exemple: Ouragan Marilyn (Guadeloupe, 14 septembre 1995)

Catégorie 2 – Un ouragan moyen

Vents: 83 à 95 kts, 154 à 177 km/hPression minimale au niveau de la mer: 979 à 965 mb. Élévation du niveau de la mer: 1.80 à 2.60 m

Dommages considérables aux arbustes et au feuillage des arbres. Certains arbres sont arrachés. Dégâts importants sur les caravanes et mobile homes. Dégâts très importants aux panneaux d’affichage. Les toits de certains édifices sont soulevés, certains perdant parfois une porte ou une fenêtre. Pas de dégâts d’importance aux constructions. Les routes côtières et les routes situées en dessous du niveau de la mer sont inondées 2 à 4 heures avant l’arrivée du centre de l’ouragan. Mise à mal des quais et embarcadères. Les marinas inondées .Les embarcations amarrées dans des zones non protégées sont arrachées de leur ancrage. L’évacuation des habitations en bordure maritime est fortement conseillée.
Exemple: Ouragan Dean (Martinique, 17 août 2007)

A partir de la catégorie 3, on parle d’ouragan majeur

Catégorie 3 – Un ouragan intense

Vents: 96 à 112 kts, 178 à 208 km/hPression minimale au niveau de la mer: 964 à 945 mb. Elévation du niveau de la mer: 2.70 m à 3.80 m

Tous les arbres perdent leur feuilles; les plus gros arbres sont déracinés. Tous les panneaux d’affichages sont renversés. Un grand nombre des toits sont endommagés; beaucoup de dégâts aux portes et aux fenêtres. Quelques dégâts aux construction légères. Les caravanes et les mobile homes sont détruits. De nombreuses inondations près des côtes, beaucoup d’habitations près des rivages sont détruites. Les autres sont fortement endommagées par les vagues ou des débris flottant. Les routes basses, même à l’intérieur des terres, sont coupées par des inondations 3 à 5 heures avant que le centre n’arrive. Les terrains plats à 1.50 m au dessus du niveau de la mer sont inondés. L’évacuation des habitations situées à moins d’un kilomètre du rivage est conseillé.
Exemple: Ouragan Inez (Guadeloupe, 27 septembre 1967)

Catégorie 4 – Un ouragan extrême

Vents 113 à 136 kts, 209 à 251 km/hPression minimale au niveau de la mer: 944 à 920 mb. Elévation du niveau de la mer: 3.90 m à 5.60 m

Les arbustes et les arbres sont arrachés, ainsi que les panneaux d’affichages. Importants dégâts aux toitures, portes et fenêtres. La plupart des toitures des habitations légères sont fortement endommagées. Destruction complète des caravanes et mobile homes. Les terrains plats à 3 m au dessus du niveau de la mer sont inondés. Dégâts importants aux étages inférieurs des édifices suite aux inondations et aux débris flottants. La plupart des routes basses sont coupées par les eaux 3 à 5 heures avant le centre de l’ouragan. La plupart des plages sont vidées de leur sable. Evacuation massive des zones côtières sur une large bande de 3 km, surtout pour les habitations isolées.
Exemple: Ouragan Hugo (Guadeloupe, 16 septembre 1989)

Catégorie 5 – Un ouragan catastrophique

Vents: plus de 137 kts, 252 km/h et plusPression minimale au niveau de la mer: moins de 920 mb. Elévation du niveau de la mer: au delà de 5.60 m

Tous les arbres et les arbustes sont arrachés; dommages considérables à la plupart des toitures; tous les panneaux sont arrachés. Peu de portes et fenêtres résistent, dont les vitres explosent. Destruction de nombreuses habitations. Les plus légères sont renversées ou se disloquent. Destruction complète des mobile homes. Dégâts majeurs aux étages inférieurs des constructions situées à 5 m en dessous du niveau de la mer, jusqu’à 1 km des côtes. Les routes basses sont coupées par les eaux 3 à 5 heures avant l’arrivée du centre. L’évacuation des zones résidentielles en terrain de basse altitude sur une bande allant jusqu’à 6 km des côtes est fortement recommandée.
Exemple: Ouragan Irma (Saint Martin & saint Barthélémy, 6 septembre 2017)

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